Tabagisme : nouvelle étude sur les biomarqueurs impliqués dans les effets nocifs du tabac
Ces résultats pourraient aider à prévenir les risques associés à la consommation de tabac.
Une équipe de chercheurs du centre d’investigation clinique plurithématique Pierre DROUIN à Nancy vient de mettre en évidence plusieurs biomarqueurs spécifiquement altérés chez les fumeurs, permettant de mieux comprendre les mécanismes biologiques à l’œuvre dans la survenance des pathologies associées au tabac.
L’impact de la consommation de tabac sur la santé est connue : Le tabagisme
- augmente le risque cardio-vasculaire,
- favorise le vieillissement prématuré des tissus
- et augmente le risque de développer un cancer (1er facteur de risque du cancer.
Cependant les mécanismes biologiques à l’œuvre ne sont pas suffisamment décrits. L’enjeu est d’identifier des biomarqueurs spécifiques chez les fumeurs et de faire le lien entre l’évolution de ces biomarqueurs et les répercussions cliniques du tabagisme.
La cohorte Stanislas :
L ‘équipe de chercheurs a pu mener ses travaux à partir du suivi de la cohorte française STANISLAS, mise en place en 1993 et comprenant 1006 familles qui ne comprenaient pas de maladies chroniques au moment de leur recrutement.
L’objectif de l’étude est de constituer est une banque de données permettant de suivre l’état de santé de la Cohorte sur une période longue (20 ans et plus) et d’exploiter les données issues des visites médicales spécifiques, examens médicaux et analyses réalisées périodiquement au long de la vie des participants.
Les chercheurs ont étudié les liens entre le statut tabagique des participants (fumeurs, non fumeurs, anciens fumeurs…) et les données issues de leurs examens biologiques et cardiovasculaires réalisés au centre d’investigation clinique plurithématique de Nancy
Une vingtaine de biomarqeurs associés au tabagisme :
Sur le plan biologique, le docteur Tripti Rastogi a identifié vingt protéines sanguines associées au vieillissement prématuré, dont la concentration sanguine chez les fumeurs actifs est différente de celle observée chez les non-fumeurs.
Certaines protéines sont connues pour leur implication dans les cas d’altérations des fonctions vasculaires, d’autres sont associées à des processus qui favorisent la mort cellulaire ou bien au développement d’un cancer. Ces différences persistaient entre fumeurs et non-fumeurs, même quand on prend en compte les paramètres propres aux participants (sexe, âge, pression artérielle, prise de médicaments..) suggérant que les modifications sont bien liées au tabagisme.
Cette étude a aussi montré que les différences persistaient même après avoir arrêté de fumer, les anciens fumeurs présentant des risques aggravés d’hypertension artérielle ou de dyslipidémie par exemple.
Ce travail sur ces biomarqueurs ouvre ainsi des perspectives intéressantes pour développer une approche préventive de l’inflammation et/ou du vieillissement prématuré associés à la consommation de tabac, en prenant de nouvelles cibles thérapeutiques.
Pour une information plus complète : INSERM : Tabagisme : une étude décrypte les bouleversements biologiques associés